Récit d’un voyage à vélo à Bali : Ascension du Rinjani (19)

Cacatua et Louis avant le départ vers le sommet.

Nous partons à 4h00 et commençons l’ascension éclairés par les lampes frontales.Le sentier est un amoncellement de roches volcaniques plus ou moins stables. La montée est difficile et il fait très froid ( peut-être 10°C).

Louis au premier point de vue de l’ascension.

Au bout de deux heures de marche, nous entrevoyons le sommet, au milieu des nuages. Cacatua nous précise qu’il reste environ 500 mètres mais qu’il nous faudra bien 1h00/1h30 pour les monter. Nous croisons les hollandais de la veille qui ne semblent pas vouloir grimper davantage. Le sentier n’est maintenant plus qu’une langue de sable de deux mètres de large et nous glissons en arrière à chaque pas. Personne ne bronche.Nous ne nous arrêtons pas.

Cacatua et un porteur sur le sentier.

Je suis exténuée et n’arrive plus à soulever mes pieds. Pas étonnant que cette partie du trek soit appelée par les locaux “le chemin des cris et des larmes”. C’est de loin la chose la plus difficile que j’ai du accomplir dans ma vie mais je veux y arriver, coûte que coûte. Un pari que je me suis fait. Nous stoppons à chaque pas et la montée semble interminable. Même Cacatua fatigue…

Finalement, nous arriverons trente minutes après le lever du soleil. Nous sommes tous les trois sur une étroite plateforme de pierres volcaniques avec d’un côté la caldeira et le lac puis le Mont Agung et Batur de Bali qui semblent ridicules, de l’autre la plaine nord de Lombok avec les îles Gili Air, Meno et Trawangan.

Le mont Agung de Bali (3127m) et les Gilis vus du Rinjani.

Nous avons littéralement la tête dans les nuages et ressentons une image joie à la vue de ce décor surnaturel.

La caldeira vue du sommet.

La “new mountain” vue du sommet.

Nous prenons quelques photos et buvons le coca le plus mérité de notre vie avant de se décider à quitter cet endroit magique. Une joie immense m’envahie et je comprends davantage maintenant ce qui pousse l’homme a toujours vouloir aller plus haut.

Il fait bien jour à présent et, en redescendant, je suis vraiment heureuse de l’avoir fait de nuit et de ne pas avoir vu le décor lugubre qui s’offre de chaque côté de la langue de sable. Des pics de roche rouges se dressent de part et d’autre et des pentes vertigineuses de sable noir recouvre les flancs de la caldeira. pas une herbe, pas un buisson. Pas un bruit.

Claudia devant le sentier.

Louis descendant vers le camp.

Nous retrouvons le camp vers 10h00, avalons rapidement un petit-déjeuner et regagnons lentement Sembalun. Cacatua semble pressé et accélère le pas (Il nous faudra tout de même 7h00 pour rejoindre la ville. Je n’en reviens pas de la diversité des paysages rencontrés durant ce trek…Forêt tropicale, savanne, lac, terre volcanique, forêt de pins,etc.

La savanne dans la brume. Descente vers Sembalun.

Nous arrivons à Sembalun vers 17h00, avec un genou en compote mais bien heureux de revoir la civilisation. A peine remis de nos émotions, un bémo nous embarque pour nous ramener à Senaru. Nous déposons Cacatua et les porteurs sur la route, en leur promettant de passer leur dire au revoir avant notre départ (d’autant plus que Cacatua a promis à Louis un ballot de tabac frais). Nous retournons rompre le jeun chez Sapri avant de prendre le taxi pour Lembar. Nous partageons notre taxi avec un british d’une soixantaine d’année qui s’est cassé la jambe en faisant une chute au Rinjani. Il nous remercie mille fois de le laisser monter avec nous car il n’a pas réussi à trouver de bémo pour aujourd’hui (dire qu’il a déjà réussi à redescendre avec la jambe dans cet état…). Mais avant de partir, nous devons retrouver la maison de Cacatua et ce n’est pas une mince affaire. Nous tournons dans tout le village mais impossible de reconnaître la maison. On finit par croiser quelqu’un qui nous indique la maison. Cacatua nous attend devant. Nous le saluons chaleureusement et lui promettons des nouvelles rapides. En quatre jours, nous nous sommes vraiment beaucoup attachés à lui et j’espère vraiment le revoir…tout en sachant qu’il y a très peu de chance que cela se produise.

Nous déposons l’anglais à Senggigi et continuons pour le port de Lembar où on embarque sur le ferry pour Bali à 23h00. Mon genou s’est bloqué et je ne peux plus plier la jambe à présent. Louis négocie la chambre du capitaine pour que je puisse dormir un peu pendant la traversée : 150 000 rp la nuit. Sommaire mais cela fait quatre jours que nous n’avons pas dormi dans un lit. Je m’endors rapidement berçée par le bruit des moteurs…

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