Récit d’un voyage à vélo à Bali : de Padang Bai à Ubud (20)
Le bateau accoste. Il est 4h00 du matin. Je descends dans la cale récupérer mon vélo sans trop comprendre où je suis. Là, trois mecs me font signe. Je prends mon vélo et un d’eux embarque celui de Louis. Je leur demande d’attendre en leur expliquant que Louis est encore à bord. Ils me répondent qu’il n’y a plus personne et qu’il faut partir. Ils peuvent m’aider à sortir les vélos. Je suis pas très réveillée et un peu inquiète…mais je résiste tandis qu’ils s’impatientent. Louis finit par arriver et les gars du bateau se regardent interloqués…Bon, l’incident est évité, Louis ne repart pas pour Lombok. Je vais pouvoir me réveiller tranquillement. Mais c’est sans compter sur la pluie qui s’abat maintenant sur le port. Nous finissons par trouver un bémo public qui va à Ubud. On embarque les vélos sur le toit et montons à l’avant avec le chauffeur. Nous arrivons vers 7h00 à Ubud avec une seule idée en tête : trouver un hôtel et prendre une douche. Nous nous arrêtons chez Gusti’s Garden Bungalow (perpendiculaire à la rue principale, à l’opposé de la Monkey Forest). Notre bungalow donne sur un petit jardin très vert et très tranquille. Un lapin se prélasse dans la cour intérieure (150 000 rp) et le tenant est au petit soin.
Bonheur suprême : nous avons de l’eau chaude !! Nous jubilons et restons de longues minutes sous l’eau avant de se décider à sortir de la salle de bain. Direction le marché de l’art (la ville est réputée pour celui-ci). Nous devons faire des cadeaux à toute la famille et aux amis et nous n’avons qu’une journée…Nous remontons la rue principale vers le marché…”Oh ! Regarde Louis la jolie jolie moto !!!” Une Honda 70 CC des années 1965. Jaune ! Une vraie beauté ! Mais le magasin est fermé…
Au marché, un groupe d’homme joue du gamelan dans un orchestre traditionnel. Des étals d’osier, de tableaux, de sculpture de bois et de gadgets se jouxtent dans un joyeux brouhaha.
La plupart des modèles proposés sont tirés en série et le marché n’a plus grand chose de l’initial marché de l’artisanat…Nous repérons malgré tout un magasin d’antiquités à l’étage du marché…Mais nous avons de sérieux doutes. Et en se rapprochant un peu des statues, on se rend compte que la boue est en fait un crépi marron, les usures sur les bronzes faites à l’acide…Louis demande quand même au vendeur : “Ce sont toutes des antiquités ?”Le vendeur nous répond : “Oui, bien sûr !””Des antiquités que ton frère a fait ?” Le type hoche la tête en rigolant…Il y a bien quelques magasins d’antiquités à Ubud mais vous ne trouverez sûrement pas de pièce de collection au marché. Nous restons quelques heures mais repartons bredouille, trop fatigués pour marchander.
Nous allons manger et avant d’aller se reposer un peu à l’hôtel, nous repassons par la boutique de la moto jaune. On entre et demande si elle est à vendre. Non, elle appartient au patron. Un peu timidement, je demande si je peux en avoir les références. La vendeuse téléphone puis nous dit de patienter. Le patron, Anthonie, arrive quelques minutes plus tard. Il nous explique qu’il est passionné par les motos et les collectionne. Celle-ci est entièrement d’origine et n’est bien sûr pas à vendre.
Mais il nous propose de nous emmener chez son garagiste en scooter, à quelques pas de là. Il possède d’autres modèles du même type. Ni une ni deux, je saute sur le scooter et Louis nous suit à vélo. Tant pis pour la sieste…Pour une fois que je trouve un engin motorisé qui me plaît, je vais le voir !
Nous y trouvons un Harley, deux trois Honda, des minimotos, toutes de collections. Je craque pour une Honda dont tout le cadre est d’origine, le moteur étant neuf. Les garçons discutent mécanique tandis que je me prends à rêver d’importer MA moto en France.
Les prix ne sont vraiment pas excessif et le travail que le garagiste a fait sur ces motos est magnifique. Mais il est temps de redescendre sur terre. Nous rentrons avec Anthonie, en prenant tout de même ses coordonnées au cas où…
Une sieste bien méritée et nous repartons cette fois pour voir les fameuses danses Kecak ainsi qu’une danse du feu (75 000 rp/pers tous les jours à 19h30 au Pura Dalem Taman Kaja).
Les danses Kecak sont à l’origine présentées uniquement par des hommes (une centaine environ). Formant un coeur, ils se déplacent et dansent tout en criant “Tchékak” (d’où le nom de la danse).
Pendant ce temps, au centre de la scène des acteurs en costume font revivre princesses et esprits maléfiques. Je suis envoutée par ces sons répétitifs. Louis peste de ne pas avoir de flash sur son appareil photo…Une fois la performance terminée, nous demandons à voir les coulisses où tous les costumes sont amoncelés sur une petite table. Nous restons un moment à les admirer puis rentrons nous coucher…