Récit d’un voyage à vélo à Bali : de Penebel à Bedugul (36km)
Nous sommes donc arrivés hier soir dans un charmant losmen, complètement trempés. La gérante nous accueille avec deux parapluies plus secs que nous. Nous investissons un petit bungalow, très propre et très joli, aux standards européens (250 000 rp).
Alors que nous nous émerveillons devant le robinet rouge de l’eau chaude, celle que nous prenions pour la propriétaire nous amène deux thés brûlants et ô combien bienvenus ! Nous nous changeons et profitons de nos boissons sur la terrasse couverte donnant sur un jardin.
Vient le dîner, servit sur une grande terrasse couverte d’un toit de bambou et de chaume. Nous sommes les seuls clients ce soir.
Première initiation au satay (petites brochettes de viande, sauce cacahuète). S’ensuit une bonne nuit de sommeil sous la moustiquaire, qui donne un air de chambre de princesse à la piece, ce qui plaît à Claudia.
Elle qui, au final, n’aura pas trouvé le sommeil, trop meurtrie par le parcours de la journée.
Nous nous levons tôt le lendemain matin pour profiter d’un petit marché local ouvert de 4h00 a 8h00 du matin.
Nous préparons ensuite les sacs, mais parlons chiffons pendant deux/trois heures avec le frère de la gérante qui travaille aussi à l’hôtel.
Il nous livre énormément de bons conseils et sous le charme, nous décidons de garder contact. C’est donc vers midi que nous partons vers Jatiluwih, via un itinéraire bis qui, dès 800 mètres, se trouve déjà très prometteur.
Apres 2 km, une première côte, un premier problème…Le dérailleur de Claudia (pignon en plastique) lâche. Nous tentons de réparer mais c’est peine perdue. A chaque coup de pédale, le mécanisme vient se coincer dans les rayons. Malgré la trousse de secours de Phillipe le vélo semble irréparable. Nous demandons en balinais aux locaux la position du prochain réparateur. Un homme en bémo chargé de noix de cocos nous propose de nous emmener à Jatiluwih. Nous acceptons, et je m’installe a l’arrière de la camionnette pour assurer les vélos. C’est un peu l’euphorie ; des gens nous suivent en scooter, ils se marrent en nous voyant et nous interpellent dès qu’ils le peuvent. La route est magnifique, bordée de rizières en terrasse, mais la piste est aussi très raide et très accidentée (des nids de poule de 30 cm de profondeur à chaque pas !). Nous n’aurions certainement pas pu faire la route avec les vélos. 40 minutes plus tard, on nous dépose a Jatiluwih, sans nous demander de compensation. Notre budget quotidien etant leur mensuel, nous nous fendons d’un billet que nous donnons à un enfant qui nous accompagnait. Il le donnera sûrement aux adultes, qui l’avaient refusé.
Nous mangeons un Nasi Goreng (riz, oeuf, legumes) pour 10 000 rp dans un super warung.
L’endroit est tellement beau qu’on a eu du mal à re-décoller. En même temps c’était pas l’état des vélos qui nous en aurait donné envie!
Nous repartons ensuite à la recherche d’un réparateur, en tirant les vélos (et les sacs !). Nous nous étions sûrement mal exprimés car le conducteur de bémo ne nous a pas déposés près d’un garage mais simplement à Jatiluwih, notre destination du jour. Ce doit être la seule chose qu’il ait compris de notre charabia anglais/balinais.Q’importe, nous avançons en profitant du spectacle.
6 ou 7 km plus loin (descentes en roues libres mais côtes à pieds) nous trouvons enfin un réparateur. Il est 4h00 et nous avons perdu trop de temps pour espérer rallier Bedugul avant la tombée de la nuit (vers 5h30). Le vélo est bricolé, mais ne tiendra pas sur les 20 derniers kilomètres de l’étape. Nous marchandons un bémo pour nous amener à Bedugul, ou nous espérons trouver un dérailleur neuf. Nous baissons le prix de 300 000 rp a 100 000 plus un paquet de cigarettes. Je garde finalement mes cigarettes mais lui laisse ma casquette ricard (qui vaut bien le milliard de rupiah !). Le conducteur de bémo est vraiment très sympathique. Il a beaucoup voyagé et parle assez bien anglais. Il nous dépose à Bedugul, dans un losmen pas cher (70 000 rp) mais nous n’avons pas assez de liquide, ni pour le payer ni pour payer l’hotel. Pas d’ATM (distributeur de billet) dans le coin. Nous partons donc a la recherche d’un ATM et trollons pendant 2h00 pour arrive enfin à Tabanan, une de nos premières étapes de la veille !!! Nous pouvons enfin le payer et il aura mérité un petit backchich.
On s’installe à l’hôtel, crevés. Il pleut toujours à flot, il fait nuit et la chambre et vieille et crade. Nous filons au marche puis rentrons manger sur notre terrasse. Je croque dans un piment et s’ensuit dix minutes de tortures gastriques. L’endroit n’est pas très rassurant et nous préférons utiliser les antivols pour cette nuit. Mais le cadenas du mien me reste dans la main, en position fermée bien évidemment…Demain, nous devrons trouver un derailleur et une pince coupante…Merde…