Réveil aux aurores, décalage horaire oblige. Apres une après midi de repos (hier) ou j’ai pu profiter de Kao San Road pour rafraîchir ma coupe de cheveux (150 bhat soit environ 3 euros), je pars visiter l’incroyable Bangkok. Et pour admirer combien la ville a su conserver ses traditions malgré la formidable modernité du pays, quoi de mieux que d’aller dejeuner sur les bords du Chao Phraya dans l’un des plus beaux hotels du monde (dixit National Geographic). Le Mandarin Oriental Bangkok qui est définitivement hors de (mes) prix conjugue à merveille le style colonial francais et les jardins a la thai.
Comptez environ 1300 bhats pour un petit déjeuner mais si, comme moi, vous avez un petit budget, vous pouvez vous en sortir pour 600 bahts (chocolat chaud, jus d orange et pancakes).
Et si vous en avez les moyens, prolongez votre sejour au Bamboo Bar (toujours dans l’hôtel). Vous ne voudrez peut-être meme plus en sortir…
Mais il faut bien repartir. Et je l’accepte d’autant plus facilement que je me dirige hors de la ville pour visiter le typique marché flottant de Damnoen Saduak (si vous voulez rester dans Bangkok, il y en a aussi un dans le centre).Il est 9h30 : je suis dans les temps pour finir mon petit déjeuner par quelques fruits au marché.
Apres une petite heure de route, mon taxi me dépose à l’abord d’un canal qui ne paye pas de mine. Un petit bateau accoste. Je négocie 1000 bhats pour 1h30 de ballade ce qui je crois est dans les prix mais tout de même très proche de l’arnaque. Nous accostons tout d’abord dans une fabrique traditionnelle de sucre de canne ou on confectionne toute sorte de produits. Je m’essaye aux petits gateaux de sucre de canne sous l’oeil attentif d un vieux thai qui déplore mon coup de main.
Bref, je ne perds pas espoir et au bout de quelques essais médiocres, je forme le parfait petit gâteau. Je gagne le droit de tremper mon doigt dans la pâte encore chaude (chic ! C est un vrai délice !). Puis je goute à la liqueur de sucre de canne. Un peu dur à cette heure mais tout aussi bon que les gâteaux.
Nous nous dirigeons maintenant vers le marché à proprement dit. La plupart des étals sont consacrés aux fruits et légumes du coin. Je me laisse tenter par une pomme bizarre (kuwava), très sucrée à l’exterieur mais dont le goût ne ressemble a rien de…connu. Les bateaux s’entrechoquent dans le dédale des canaux au milieu des “Yuk Yuk” des touristes (traduction approximative “arrêtez le bateau à ce quai, j’ai faim).
Je quitte le marché, contente de ce détour hors du tumulte de la ville, et demande au taxi de s’arrêter dans une usine de sauce poisson. Il accepte et après négociation avec le gérant de l’usine il m’autorise à entrer mais pas à prendre de photos. Et comme je le comprends…Comment faire sa propre fish sauce (déconseillé en appartement et si vos voisins directs sont à moins de 20 km de chez vous).
Remplissez un bac de ciment de 3m sur 5m de poissons de toute sorte. Couvrez d’environ 40 cm de sel toute la surface du bac. Laissez macérer un an environ. Enlevez le sel (l’étape la plus douloureuse olfactivement) puis passer vos poissons au four. Ecrasez. Mettez en bouteille. Prêt à déguster…si vous en avez toujours envie. Bref. Mieux vaut l’acheter !
Retour en ville où je visite le quartier de Yaowarat (quartier chinois) où je retrouve tout de Beijing, jusqu’aux odeurs, avant d’arriver à un des plus beaux temples de Bangkok : le Wat Pho Temple où l’on peut admirer le fameux bouddha couché, le plus beau et le plus grand de Thaïlande. Ses plantes de pied (voûte panthère, plante voutaire, comme vous voulez) sont incrustées d’éclats de nacre et sont sacrés pour les thai.
16h00, retour a Kao San Road pour le goûter.
Mais, intriguée par le nombre de tatoueurs dans le rue, je me laisse finalement tenter pour une rapide visite. Une dizaine de visite plus tard, je réussis à filmer un allemand se faisant tatouer.
Je fais également la rencontre de Keith, un tatoueur dur à cuire de 2m qui m’explique qu’ici, comme en France d’ailleurs, le tatouage reste encore associé au monde carceral et que “ce n est pas un truc pour banquier”. Le piercing est plus facilement accepté. En effet, quand les premiers chinois arrivèrent en Thaïlande, de nombreuses épidemies se declarèrent. Et, afin de conjurer le sort, les thai se percèrent les joues. Les épidemies disparurent et aujourd’hui encore, chaque année, un festival est organisé à Phuket notamment (durant la fête de l’eau). Photos à l’appui, que je vous épargnerai (et puis non !), la peau des joues peuvent supporter cadre de vélo, bateau en bois, taille haies etc…Incroyable !
Finalement, j’ose aborder une question tabou pour de nombreux tatoués : la signification de leur tatouage. Mais Keith ne dira rien ou n a rien a dire : il s’est endormi sur un journal un jour ou il avait trop bu et depuis, rien ne part…