Récit d’un voyage à vélo à Bali : de Bedugul à Munduk (26 km)
Dès notre réveil, Louis descend au village pour essayer de trouver un “bengkel cepeda” pour trouver un nouveau dérailleur et une scie pour ce fameux antivol (on avait fait une affaire mais on ne savait pas qu’il était à usage unique). On a donc maintenant un vélo utilisable uniquement en descente et un autre “portatif”…lol. Pendant ce temps, je range les sacs et essaye d’optimiser l’itinéraire de la journée en parlant avec quelques badauds.
Louis revient avec un dérailleur neuf (25 000 rp), une scie et une pince coupante. Comment a-t-il réussi a faire comprendre qu’il avait besoin de ces outils ? Lui-même ne le sait pas. Nous sciions le cadenas rapidement puis nous reprenons la route. Après la journée d’hier nous avons vraiment hâte de pouvoir rouler un peu.
Mais une heure plus tard, sur la route de Wanagiri, nous entamons une montée extrêmement difficile. Tant bien que mal, à vélo et à pied, nous grimpons.
Je m’éffondre à un point de vue. Louis en profite pour regarder la carte routière. Il pense que nous aurions du bifurquer un peu plus bas. On demande quand même a un jeune la route pour Munduk. Il confirme nos craintes. Il faut bien redescendre sur 2/3 km. Je n’en suis pas si sûre car je n’avais pas vu de grandes intersections mais, après tout, il faut peut être emprunter une route secondaire pour rejoindre Munduk. Arrivés en bas, il y a bien une petite route qui longe le Lac Buyan mais un homme nous indique qu’elle n’est pas en direction de Munduk. Il faut prendre la grande montée droit devant…Louis me regarde d’un air désolé. Je remonte mais cette fois, c’est sûr, pas à vélo. On essaye donc d’arrêter un camion mais quand Louis fait des grands signes, les conducteurs rient et nous lancent tous des “Hello, hello” sans s’arrêter. On doit pas avoir la bonne technique…Finalement, un camion s’arrête et nous monte en haut de la côte. Ouf…Il va jusqu’à Munduk mais on décide de s’arrêter là. Après tout, il faut bien qu’on souffre un peu. Nous pédalons, enfin !
Une vue imprenable sur le Lac Buyan s’offre a nous et le voyage ressemble enfin a ce que nous espérions. Une heure plus tard, nous voyons sur la route un warung avec un superbe terrasse, vue sur le Lac Buyan à gauche sur le Lac Trambligan à droite. C’est magnifique et nous décidons de nous y arrêter pour manger.Louis commande un coca et réussit encore a négocier le prix à la baisse.
Le monde est petit : quelques minutes plus tard, Régis arrive à moto avec Jean-Jacques et son beau-fils, eux aussi en vacances a Bali. Il nous propose de manger ensemble et nous racontons nos dernières péripéties, le dérailleur, etc…L’ambiance est super sympa et Régis nous explique un peu comment fonctionne son entreprise et le système expat’ de Bali. Il nous parle également de Chanee, un français installé depuis 10 ans a Bornéo qui se bat pour protéger la forêt des industriels et de leur plantations de palme. Soutenu par Muriel Robin entre autre, et maintenant par le gouvernement local, il veille sur 25 000 ha pour protéger orang-outans et tigres. Régis et d’autres entreprises de tourisme, tel que “Bali autrement” lui reversent un pourcentage de leurs chiffres d’affaires. Il pleut à nouveau et l’heure tourne. Nous décidons donc de repartir vers Munduk et ses chutes d’eau.
Il pleut toujours beaucoup et le brouillard est tombé à présent.Nous sortons les lampes frontales que Maeva a eu la bonne idée de nous acheter…
Pour la première fois, nous sommes seuls au monde sur une petite route de foret. Au loin, nous entendons les macaques et de nombreux oiseaux hurler. Le brouillard enrobe l’endroit d’un peu plus de mystère.
Au bout d’une heure, les mains toujours sur les freins (800 mètres de dénivelé), nous arrivons aux chutes, 250 mètres en contrebas de la route. Nous laissons les vélos dans une maison non loin de là et entamons la descente au milieu des fougères et des caféiers.
L’endroit est magnifique. Des petits ponts de bambou nous permettent de traverser la rivière cà et là. Nous sommes vraiment sous le charme. Nous restons contemplés les chutes sous une pluie battante sans autres bruits que ceux de la forêt. Je comprends a quel point nous sommes privilégiés d’être là, au milieu de nulle part. La pluie se fait plus intense et nous décidons de regagner les vélos. Il est 14h00 et nous devons atteindre le village pour trouver un endroit où dormir et nous sécher. Aux vélos, un homme parlant couramment anglais nous accueille et nous propose un thé chaud et un abri en attendant que la pluie cesse. Des éclairs foudroient la vallée a moins de deux cent mètres de nous. Nous avons bien fait d’accepter…
L’homme,Nyoman, nous explique que nous sommes sur ses terres et que sa famille cultive le café depuis trois générations. Il est ingénieur a Denpasar mais préfère vivre ici dans la nature, au plus proche des éléments, comme le veut la religion hindoue. Il est très beau et a une prestance incroyable. Louis joue avec les enfants pendant qu’il m’explique sa vision d’un tourisme plus équitable.
Il met en relation (gratuitement) les villageois et les touristes ; les étrangers peuvent ainsi vivre dans un famille balinaise pendant quelques jours et, en échange, payent des vêtements ou des livres scolaires aux enfants (comptez 50 euros par mois pour scolariser un enfant a Bali. A ce prix, beaucoup ne vont pas très longtemps à l’école). tandis qu’il joue les interprètes. Il se bat également pour préserver les traditions sur ses terres. Son café, un des meilleurs du monde (non selon ses dires) pousse sans aucun produit chimique. Les graines de caféiers sont mangées et digérées par les luwaks (petits rongeurs nocturnes). La fermentation toute particulière de ce café se fait donc dans l’estomac des luwaks, dont on ramasse ensuite les excrèments pour en faire la boisson. Louis a gouté : c’est délicieux. L’homme nous enchante et nous buvons ses paroles. La pluie s’arrête et nous décidons, mais seulement parce qu’il le faut, de repartir.
Nous trouverons notre hôtel un petit km plus loin…
Accueillis par Anggie, une jeune de 16 ans, son bébé au bras, nous allons voir les bungalows en contrebas de l’accueil.
J’ai un véritable coup de coeur pour l’endroit. Les bungalows sont simples mais ils offrent le peu de confort dont nous avons besoin et la vue est magnifique. Nous surplombons toute la vallée et, à l’horizon, nous découvrons la baie de Lovina. Anggie et Louis discutent avant que l’on nous serve le repas. Elle lui propose très gentiment de nous emmener voir la cérémonie de la lune (une fois tous les 28 jours) le lendemain. Nous insistons un peu pour préparer l’évènement avec elle et le rendez-vous est pris pour 10h00 le lendemain matin. Nous regardons le coucher du soleil, émerveillés et contents de la journée que nous venons de vivre.
Nous mangeons sur la terrasse en repensant a tout ce que nous avons vécu en quatre jours à peine. Enfin, nous pouvons aller nous coucher…
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Informations pratiques :
Faire du tourisme autrement à Bali :
Ecommunity Center de Nyoman Budi Artama
Tel : (+62) 813 387 38 007
Mail : budindigogreen_design@yahoo.com
Un hôtel sympathique à Munduk :
Aryautama Garden Villa, Putri Pratiwi, Munduk
Tél : 081 337 031 257
magnifique cette dernière photo en contre jour!
C’est vrai que je me suis épatée sur celle-là ! Louis en a fait des pas mal avec un vrai appareil photo. Elles sont encore “en traitement” mais on les partager bientôt !